DOA
Un baptême, un 45 tours posé sur une platine, un cri d'enfant libératoire et une touche power qui enclenche «Night clubbing» d'Iggy Pop, et déjà une mort est annoncée à l'arrivée. Dans DOA, film désormais de référence en la matière et fondé essentiellement sur l'unique tournée des Sex Pistols aux États-Unis en 1978, Lech Kowalski pose un regard à la fois fasciné et désabusé sur le mouvement punk. Détracteurs, fans et suiveurs, tous sont conviés pour cet enterrement prématuré. Et les cadavres sont nombreux. Ceux d'abord bien réels du bassiste des Sex Pistols, Sid Vicious et de son amie Nancy, décédés tous deux d'une overdose. Et d'autres plus symboliques: celui des Sex Pistols, dissous à la suite d'une tournée de plus en plus violente et chaotique; celui du mouvement lui-même, qui à force d'édulcoration et de marchandisation a perdu sa raison d'être. Car même si des groupes tels que Génération X, XRay-Spex ou Sham 69 ont pris une légitime relève, des suiveurs incarnés ici par Terry, un jeune punk anglais, finiront par tuer la révolte musicale. Ce constat amer, qui préfigure les thématiques développées plus tard par Kowalski (drogues, échec face à l'auto-rité, etc.), ne rejette pourtant en aucun cas le punk dans une vanité morbide, L’excitation, la possibilité d'une alternative sont ici exaltées par des images d'adolescents revenus à la vie et par une esthétique brutale, sans concession, allergique à tout canon de beauté et d'une séduisante impureté. Le signe d'une résurrection ?
Barbara Levandangeur
UKRAINE - POLOGNE : LA FRONTIÈRE DE LA SOLIDARITÉ
IL PUMMINALE - VINICIO CAPOSSELA
LA MALEDICTION DU GAZ DE SCHISTE
THE END OF THE WORLD BEGINS WITH ONE LIE
LOVE TO AMERICA - ELLIOTT MURPHY