ROCK SOUP
Début des années 80, le Lower East Side à New York. Ici gît, sous un préau de fortune et dans un terrain vague boueux, une cantine tenue par des sans-abri, coincée entre des immeubles carbonisés et une longue haie de grillages. Une femme coiffée d'un képi et un quinquagénaire barbu portant un haut-de-forme aux couleurs des États-Unis, s'affairent autour d'une vaste cuve où mijote la soupe...
La fameuse «soupe aux cailloux» décrite par la fable, préparée à partir d'aliments chapardés, négociés auprès des restaurateurs, donnés par des voisins et cuite grâce à du bois récupéré dans la rue. Des clients, jeunes et immigrés pour la plupart, parfois drogués, viennent chercher ici de quoi survivre ainsi qu'un peu de réconfort. Un refuge cependant condamné à disparaître, à être remplacé par des logements pour personnes âgées démunies. À l'heure des négociations avec les autorités, le débat est houleux et dégénère. Sous le regard gêné des conseillers, vieilles dames et jeunes sans-abri s'affrontent, haranguent le public... À la manière du cinéma direct de Wiseman, l'empathie en plus, Lech Kowalski filme avec une sympathie non dissimulée et un réalisme imposé, une marginalité qui s'organise, ce fameux vœu pieu anarchiste confronté à l'ordre gouvernemental. D'un noir et blanc soigné au cadre parfaitement maîtrisé, Rock Soup tranche sur l'esthétique habituelle du réalisateur, tout en préservant son regard si particulier, partagé entre romantisme révolutionnaire et pragmatisme désabusé.
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