WALTER AND CUTIE
"C'est à un huis clos intimiste que Lech Kowalski nous convie sur Ie mode stylistique du cinéma direct. Premier plan: Ie visage de Cutie, celui de Walter, un premier baiser. Walter, vieux monsieur ventripotent, accueille cette jeune femme de dix-neuf ans pour une nuit d'amour tarifée. Il est une personnalité new yorkaise, spécialiste du marché de I'art, peintre et mécène, qui finança Pull My Daisy de Robert Frank. Leurs jeux de séduction sont charmants, Ie rituel de purification du corps de Cutie gracieux. Leur danse se prolonge en un strip-tease, puis en une étreinte adolescente sur Ie tapis. Et quand la jeune nymphe sort du bain, c'est genou à terre que Walter la vénère. Les gestes des amants sont empreints d'une insouciance enjôleuse et leur conversation va bon train. Elle évoque les films pornographiques qui I'emploient ou la sexualité amicale qu'elle partage parfois avec des femmes. Puis soudain, Lech Kowalski se mêle à la conversation, pose des questions sur les raisons du succès populaire des films pornographiques. On ne verra jamais Ie réalisateur à I'image, sinon sa main qui offre une cigarette à Cutie et qui la lui allume en homme de bonne éducation. Car c'est bien lui qui a organisé cette rencontre et qui paya 150 dollars la présence de la jeune femme. Walter and Cutie s'achève sur Ie tableau édénique du couple allongé sur un lit où sont posés des fruits qui ne sont plus défendus. Walter a blotti sa tête sur Ie sein de Cutie dans un abandon enfantin. Leur rencontre de fortune et de plaisir est partagée hors de tout sentiment de culpabilité." Philippe Rouy
PLUS D'INFO
UKRAINE - POLOGNE : LA FRONTIÈRE DE LA SOLIDARITÉ
IL PUMMINALE - VINICIO CAPOSSELA
LA MALEDICTION DU GAZ DE SCHISTE
THE END OF THE WORLD BEGINS WITH ONE LIE
LOVE TO AMERICA - ELLIOTT MURPHY