THE BOOT FACTORY
Cracovie, un petit groupe de punks fabrique des chaussures en cuir pour survivre, mais aussi pour fouler le sol des rues comme bon lui semble. Le film nous plonge rapidement en noir et blanc dans ce petit microcosme qui se crée ses propres règles, tout en s’inscrivant dans le système qu’il rejette. Sans aucun commentaire, le cinéaste Lech Kowalski suit la petite entreprise artisanale dans son quotidien rythmé par les coups des marteaux et les chansons anarchistes. Les rapports se tissent, entre machines d’atelier et guitares électriques, entre aiguilles à coudre et seringues. Petit à petit la fabrique se perfectionne, les vies s’organisent, le film retrouve alors la couleur dans une deuxième partie où certains changements se font sentir. La caméra se promène, discrète mais toujours totalement immergée dans les événements. Elle ose le très gros plan, n’hésitant pas à mettre en évidence les aspérités du cuir et les cicatrices de la peau. Les images sont tactiles, tout se ressent.
The Boot Factory nous confronte de manière directe avec le réel, dans un rapport de proximité parfois poussé à l’extrême. Le film traduit la brutalité des situations par ses mouvements de caméra inattendus et ses brusques changements de point de vue. Les bruits sont incisifs, la musique envahissante, les plans s’assemblent et s’entrechoquent. Tout fait de ce film un produit brut. Pourtant, derrière l’apparente spontanéité des images se cache une réelle maîtrise cinématographique. Lech Kowalski observe de manière très intime ce qui se fait et se défait sous ses yeux tout en gardant la distance nécessaire. Il réussit habilement à filmer les pas des protagonistes, n’oubliant pas qu’il est aussi important de filmer les empreintes qu’ils laissent derrière eux.
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